En Acte(s) #4
Dernier épisode du trépidant feuilleton théâtral conçu par la Compagnie Kisa Mi Lé !
Le procédé reste inchangé : un.e metteur.se en scène choisit un.e auteur.rice dont la mission consiste à écrire en trois mois un texte théâtral. Libre dans sa forme comme dans son propos, la pièce doit néanmoins faire écho à l’actualité. Les quatre interprètes sélectionné.es pour l'occasion disposent de deux semaines pour s'approprier le texte. Puis toute l'équipe se réunit cinq jours au plateau pour concevoir le spectacle. Pas de décor, seuls quelques accessoires et instruments de musique. En créole ou en français, c'est au choix.
Pour clore cette série en 4 épisodes, Daniel Léocadie convie, cette fois au Théâtre du Grand Marché, Marcelino Méduse à l’écriture et Marjorie Currenti à la mise en scène.
EN ACTE(S) #4, Note d'intention de l'auteur au metteur en scène
"La Triste Tragédie de la Famille Angama"
15 Août 2023, la presse locale fait état de l’enfer vécu par les passagers d’un vol commercial qui n’a pas décollé. Je m’empare de ce sujet immédiatement. Que ressentent ces passagers qui n’ont pas pu décoller après avoir payé parfois un peu plus que le SMIC leur billet d’avion aller-retour ? Se sentent-ils lésés ? Se sentent-ils arnaqués ? Le vivent-ils comme une injustice qui les éloigne toujours plus de la noble idée de la libre circulation sur le territoire français ?
Je m’empare de ce sujet immédiatement. J’ai déjà payé plus que le SMIC un billet aller-retour. Low-cost ou pas, compagnie locale ou pas, c’est le même prix. J’ai des membres de ma famille qui n’ont jamais pris l’avion, et qui ne le prendront peut-être jamais. À cause du prix principalement ! Comment faire partie d’un monde lorsque nous n’en avons ni le pouvoir économique, ni les codes, ni la langue ?
La Triste Tragédie de la Famille Angama est l’histoire de Max et Séverine Angama, deux parents qui n’ont jamais pris l’avion. Trop cher. Mais leur fille Marion est sur le point d’accoucher, quelque part là-bas dann péi la fré. Ils réussissent à économiser pour s’acheter les billets, mais…
Ici, pas de surprise. Le récit est construit à l’envers. Pas de course contre la montre pour se battre contre le destin, pour se battre contre la tragédie. Elle a déjà eu lieu.